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Finance

Au fur et à mesure que les autorités de régulation du monde entier planchent sur Bitcoin et les cryptomonnaies, certains des poids lourds de l’industrie prennent leurs distances vis-à-vis de Bitcoin et se tournent vers les applications futures de la blockchain dans les fintechs[1].

Circle étend ses activités au-delà de Bitcoin

Vous vous souvenez peut-être de Circle[2], qui avait fait grand bruit au début de l’année en réunissant plus de 50 millions de dollars d’investissements.

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Circle est connu pour son mobile wallet (application – portefeuille Bitcoin – sur smartphone) mais, me direz-vous, développer un tel outil ne coûte pas 50 millions ! Il était donc fort probable que Circle prévît d’aller plus loin; surtout que les investisseurs ayant soutenu la start-up, réunis par Goldman Sachs, ne font pas vraiment partie du monde de la fintech mais plutôt de la finance traditionnelle.

Ainsi, après l’enthousiasme du printemps 2015, le CEO de Circle, Jeremy Allaire, prend ses distances vis-à-vis de Bitcoin en déclarant à un journaliste du Business Insider Australia :

“Bitcoin était juste le premier usage de notre technologie. Le futur repose sur la technologie sous- jacente, la blockchain, pour pouvoir ainsi rendre les transferts monétaires aussi faciles que l’envoi d’un simple e-mail. Je ne veux pas parler de Bitcoin”

Rappelons aussi que Circle est la première start-up à avoir obtenu la contraignante BitLicense[3] délivrée par l’Etat de New-York.

Pour autant, il y a 15 jours à peine, en contre-pied total de cette attitude distante face à Bitcoin, Jeremy Allaire écrivait un article remarquable et très critique, à propos de tous ces leaders politiques, financiers et intellectuels qui veulent tous les avantages de Bitcoin… sans Bitcoin.

Le problème c’est que lorsque ces leaders vous financent et vous délivrent une licence sans laquelle vous ne pouvez pas travailler, vous êtes bien obligé de tenir compte de leurs recommandations. C’est certainement face à cette problématique que Circle a décidé d’élargir ses activités dans la fintech sans faire de Bitcoin une priorité.

Bitreserve devient Uphold et se focalise désormais sur la blockchain

Anthony Watson, CEO de Bitreserve[4] (devenu Uphold) a tenu des propos similaires :

Anthony Watson_President_CEO_Uphold
Anthony Watson, CEO de Uphold

“Lorsque nous disons bit, nous ne parlons pas de Bitcoin, mais de bits et de bytes; et reserve signifie garder la valeur. Les gens sont déconcertés, car ils pensent que nous sommes juste une entreprise Bitcoin; cela fait sens car Bitcoin était notre premier outil”

Il a même ajouté : “Je ne pense pas que Bitcoin aille aussi loin que les gens l’imaginent aujourd’hui. C’est un point de vue personnel. La blockchain est très transformatrice”.

Bitreserve a commencé en tant que plate-forme d’échanges et portefeuille Bitcoin; devenue Uphold, l’entreprise a désormais banni Bitcoin de son vocabulaire et parle de “cloud money transactions”.

BitPay peine à convertir le grand public

Parlons également de BitPay[5]. La start-up propose des applications permettant aux entreprises et commerçants d’intégrer les paiements en bitcoins. Mais il semble qu’elle aussi soit en train de modifier son business model pour s’orienter vers des processus de transferts d’argent basés sur la blockchain, au sens plus large : de nos jours la blockchain de Bitcoin est la base de nombreux protocoles cryptographiques dans le domaine des processus de paiement, des contrats intelligents et des devises numériques. Bitcoin a des centaines de concurrents prêts à tout pour dissocier notre monnaie préférée de sa technologie sous-jacente, la blockchain ! Il s’agit donc surtout d’une bataille sémantique.

Ce serait dû au manque d’adoption de Bitcoin par le consommateur ordinaire, selon le CEO de la boîte, Stephen Pair, toujours pour le Business Insider :

“Nous continuons d’ajouter des commerçants – il y en a plus de  60 000 désormais – mais ils sont toujours en train de vendre à la même sphère d’early adopters.”bitpay-logo-inverse.5fb28d78

Bitpay a récemment licencié une vingtaine de personnes et annulé son offre de processeur de paiements “gratuit et illimité”. Ce business model (gratuité des frais de transactions) devait inciter les commerçants à utiliser Bitcoin mais force est de constater que l’adoption mainstream ne va pas assez vite au goût des investisseurs de la fintech, qui se tournent donc vers la recherche et le développement autour de la blockchain.

 

Quelles sont donc les raisons de ces changements de cap ?

D’après mon analyse, il y a deux gros facteurs. Après des investissements massifs en 2014 et en début d’année 2015, les start-ups Bitcoin commencent à réaliser que l’adoption d’une technologie par le grand public, aussi utile soit-elle, ne se fait pas en quelques mois, même à l’ère de la globalisation. La réputation sulfureuse de Bitcoin, le manque d’informations, une couverture médiatique très faible, la complexité du concept rendent la première cryptomonnaie décentralisée au monde difficile d’accès pour le consommateur lambda. Certaines entreprises ont donc fondé leur business model sur une croissance un peu trop optimiste du taux d’adoption de Bitcoin.

Il y a également la frilosité des acteurs d’une industrie où les autorités régulatrices restent floues (dans la plupart des cas), voire restrictives. Il est difficile pour un business angel venant de la finance traditionnelle de tout miser sur la réussite de Bitcoin; c’est un investissement à long terme et beaucoup se demandent comment le contexte législatif va évoluer. Par contre, ces mêmes investisseurs ont décelé tout de suite le potentiel novateur de la blockchain et s’orientent de plus en plus vers la recherche et le développement dans ce secteur pour sauver un système bancaire en pleine implosion. Les grandes banques voient probablement Bitcoin comme un système concurrent mais peu dangereux car négligeable à leur échelle, et la blockchain comme une technologie ayant le potentiel de réformer leurs protocoles de paiement surannés, voire de transformer radicalement les processus d’échanges dans le monde.

Je tiens à rappeler en conclusion de cet article que Bitcoin (monnaie basée sur un protocole pair-à-pair et décentralisé) – et la blockchain (technologie cryptographique inventée pour réussir ce tour de force) sont deux entités consubstantielles mais distinctes. Certes, leurs applications vont bien au-delà de ce que l’on peut imaginer aujourd’hui, mais le secteur bancaire risque, selon moi, de se fourvoyer en essayant de reprendre de manière hermétique et centralisée une technologie qui n’a d’intérêt que lorsqu’elle est ouverte et décentralisée.

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