Rappel : les articles présents dans la rubrique “ICOs” sont fournis à titre informatif. Il ne s’agit pas de contenu sponsorisé : BitConseil ne touche aucun revenu de la part des entreprises présentées. Il ne s’agit pas de conseils en investissement mais d’informations au sujet de différents projets ayant retenu l’attention de l’équipe, utilisant un nouveau modèle de financement participatif, les ICOs. BitConseil décline toute responsabilité quant à la perte éventuelle de fonds pouvant être liée à un projet présenté dans cette rubrique. Les ICOs sont des investissements risqués et peu régulés, l’investisseur ne doit y consacrer que des fonds qu’il peut se permettre de perdre. Les tentatives d’arnaques sont nombreuses et il appartient à l’investisseur de faire preuve de paranoïa aiguë lors de ses transactions en crypto-monnaies.
Description :
Mæcenas est une plateforme d’investissement dans les œuvres d’art, décentralisée sur la blockchain d’Ethereum.
Le site web officiel de Mæcenas.
Mæcenas est un projet ambitieux et original (donc risqué) qui a retenu notre attention car nous avons ici un bel exemple de “tokenisation” du monde physique. Le but du projet est de permettre à des investisseurs de posséder des “fragments” d’œuvres d’art : les tokens représentent un droit de propriété partiel sur les œuvres qui seront listées sur la plateforme.
L’équipe de Mæcenas part du constat que le marché actuel des œuvres d’art (estimé à $ 3 trillions aujourd’hui) est particulièrement opaque et inefficient; les frais retenus par les maisons de vente aux enchères sont exorbitants (souvent proches de 25%), et il est impossible pour un petit investisseur de s’offrir un Picasso. Cependant, les œuvres d’art constituent une bonne façon de diversifier un portfolio : le pari de Maecenas est de permettre aux petits investisseurs de posséder des parts d’une oeuvre, et de toucher des dividendes sur les revenus qu’elle peut générer (revente, exposition dans une galerie d’art ou un musée par exemple).
Mæcenas ambitionne donc de fractionner les droits de propriété des œuvres d’art collectées en petites portions, numérisées sous forme de tokens, transférables via la blockchain d’Ethereum. La collection initiale est composée d’une trentaine de peintures (valorisation > $100 M) signées par des blue chip artists (auteurs renommés dont la valorisation des œuvres s’apprécie toujours quelles que soient les conditions économiques globales), d’œuvres d’artistes contemporains ou encore de pièces sous-évaluées.
La proposition de valeur de Mæcenas :
- “Désintermédiariser” le marché des œuvres d’art, faisant ainsi baisser grandement les frais d’acquisition et de vente ;
- Rendre ce marché beaucoup plus transparent et accessible ;
- Assurer la liquidité des parts que possèdent les investisseurs.
Les fonds d’investissement spécialisés dans les œuvres d’art existent, mais nécessitent un capital minimum très important, et prennent des frais très élevés. De plus, les parts de ces fonds sont peu liquides. La plateforme Mæcenas utilisera la blockchain d’Ethereum pour résoudre ces problèmes :
- Les œuvres d’art sont listées sur la plateforme après les vérifications nécessaires (état, provenance, assurance, stockage sécurisé, estimation par des experts indépendants…) ;
- Une fois les oeuvres listées, les investisseurs peuvent en acheter des fragments par le mécanisme des enchères hollandaises (enchères inversées).
Le token :
Le token de Mæcenas est l’ART. Il est nécessaire pour assurer toutes les fonctionnalités de la plateforme qui seront déployées sur Ethereum via les smart-contracts, principalement les ventes d’œuvres sous forme d’enchères hollandaises. Les utilisateurs sont libres d’investir d’autres crypto-devises ou de la monnaie fiat, mais ces fonds seront convertis en ART tokens avant d’être injectés dans le système. Ces tokens sont donc partie prenante du mécanisme de compensation et de règlement créditant les “parts” d’œuvres d’art aux investisseurs. Ils sont donc indispensables au business model de Mæcenas, qui tirera ses bénéfices de la commission prélevée sur les ventes et des frais collectés via la location des oeuvres.
Le processus des enchères inversées a été choisi pour assurer un mécanisme de pricing des œuvres transparent et équitable :
- Le propriétaire d’une œuvre la met en vente sur la plateforme et choisit sa devise (ART tokens, crypto-monnaies ou monnaie fiat) ;
- Les investisseurs participent aux enchères en envoyant des ART sur le smart-contract associé (pour ceux qui investissent en monnaie traditionnelle ou en crypto-devises, les fonds sont stockés sur un compte bancaire virtuel propre à l’investisseur ou sur un cold wallet multisignatures) ;
- Après réception des fonds, Mæcenas alloue l’équivalent en ART tokens à l’investisseur, garantis par le smart-contract. Le fonds de réserve sera utilisé pour garantir la liquidité ;
- Une fois les enchères closes, le smart-contract les analyse afin de déterminer le prix final de chaque part et la quantité de parts que chaque investisseur a réussi à obtenir ;
- Le règlement de la transaction s’effectue en allouant les “crypto-parts” des œuvres d’art aux investisseurs via le smart-contract, et en payant le vendeur en ART tokens ou dans la devise qu’il a choisi.
La quantité de tokens étant finie, la croissance de Mæcenas aura beaucoup d’influence sur le cours de l’ART.
L’équipe déclare avoir choisi la blockchain ouverte et open-source d’Ethereum pour offrir une transparence maximale de son modèle économique vis-à-vis des investisseurs.
Quantité émise : 100 000 000 ART.
Allocation :
- Financement participatif : 30 %
- Fonds de réserve : 30 %
- Acquisition clients : 20 %
- Equipe de Mæcenas : 20 %
L’équipe :
L’équipe est composée de développeurs blockchain et d’experts en œuvres d’art. Les bureaux sont situés au Royaume-Uni, en Suisse et à Singapour.
Co fondateur et CEO : Marcelo Garcia Gasil.
Co fondateur et CTO : Federico Cardoso.
Chief Art Officier : Jérôme Croisier.
Founding Partner : Miguel Neumann.
L’équipe de Maecenas au complet.
Les membres de l’équipe ont déjà travaillé sur la plateforme DXMarkets. Ils sont conseillés par une longue liste d’advisors provenant de secteurs très variés. Le volet juridique a nécessité un an d’investigations et l’équipe a collaboré notamment avec les cabinets Linklaters et Simmons & Simmons. Pour la partie assurance, Mæcenas collabore avec AXA et l’Helvetia Swiss Insurance. Du côté des firmes financières qui collaborent au projet, on peut citer Black Rock, Pictet, Crédit Suisse…
La crowdsale :
La page web consacrée à la vente.
La vente a débuté le 5 septembre et se clôture le 5 octobre, à moins que le plafond de 62 500 ETH soit atteint avant cette date. Les ART tokens sont crédités immédiatement après la contribution, mais ne seront disponibles qu’une semaine après la fin de la vente.
Les journées du 5 et 6 septembre étaient consacrées à la prévente pour les membres “Priority Pass” de la plateforme Cofound.it et pour la firme d’investissement Pantera Capital : 31 250 ETH ont déjà été récoltés. Les fonds récoltés durant la vente publique permettront d’ajouter des œuvres à la collection initiale.
Il faut bien sûr envoyer les fonds à l’adresse du contrat depuis un wallet Ethereum et non depuis une plateforme de change.
Critiques :
- Mæcenas est un projet très ambitieux reposant grandement sur la capacité de l’entreprise à attirer des propriétaires d’œuvres de valeur. Le marché de l’art est pour l’instant peu ouvert au monde numérique (si l’on met de côté les procédés d’authentification et de certification des œuvres).
- L’idée d’acheter un fragment d’œuvre d’art peut séduire celui qui y voit un simple investissement financier, mais l’amateur ne pourra contempler l’œuvre que s’il se déplace physiquement dans le lieu de stockage.
- Le stade de développement de la plateforme est pour l’instant peu avancé, et le smart contract régissant les enchères n’est pas encore public.
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