En Europe, l’Euro Banking Association, qui, comme son nom l’indique, regroupe plus de 180 acteurs du monde bancaire, vient de publier un rapport sur les crypto-technologies.
Elle y présente les “registres de consensus distribués” (il s’agit de la blockchain bien évidemment) comme une innovation technologique majeure allant bien au-delà de Bitcoin. Le rapport est détaillé, très fourni et synthétique; il dresse un tableau complet des différentes applications de la blockchain. Elles ont été séparées en quatre catégories : les devises (Bitcoin, Peercoin, Litecoin, Dogecoin, Darkcoin), les registres d’actifs (Mastercoin, Coloredcoins, Counterparty), les piles d’applications (NXT, Eris, Ethereum, Codius), et les “technologies orientées avoirs” (Namecoin, Stellar, Ripple).
Mais la partie du rapport que j’ai jugée la plus intéressante concerne les relations entre l’industrie des crypto-technologies et le monde bancaire au sens large. Il y est bien précisé que ces relations seront déterminantes pour l’avenir. Quatre scénarios aux intitulés amusants sont envisagés : “seul dans le froid”, “premier parmi ses pairs”, “éveillé et conscient”, et “l’union fait la force”. Vous l’aurez compris, il s’agit de présenter différents degrés d’adoption et de coopération entre le monde des crypto-technologies d’une part, et celui des banques et des fournisseurs de services de paiement d’autre part. Les deux sphères peuvent travailler chacune de leur côté tout en s’ignorant ou avec un haut degré de coopération. C’est ce dernier scénario qu’encourage le rapport, qui cite la banque bavaroise Fidor (associée à Ripple) comme exemple de collaboration et d’échange entre les deux mondes, qui en bénéficient mutuellement. Nul doute que ces questions feront l’objet d’un futur article sur BitConseil.
En ce printemps 2015, le monde bancaire a donc parfaitement compris ce que représentent les crypto-technologies : une véritable révolution qui va changer l’organisation des échanges mondiaux. Nul doute que les possibilités offertes par la technologie blockchain et ses dérivés seront soigneusement étudiées par les grosses institutions financières pour optimiser leurs propres services ou tirer profit du formidable foyer d’innovation que cela représente.
L’enthousiasme financier autour des différents acteurs de l’industrie, l’apport de sommes parfois considérables par des business angels aux start-ups qui travaillent dans le bitcoin ou les fintechs sont la preuve que les crypto-technologies ont de beaux jours devant elles, Bitcoin en tête. Quant au citoyen moyen, l’évolution des relations entre la communauté crypto-technologique et les acteurs bancaires déterminera de quelles avancées il bénéficiera et à quelle échelle. À noter toutefois un paramètre très important intervenant directement dans ces relations et qui reste pour l’instant discret, même s’il n’en est pas moins implacable : les états et leurs armées de législateurs, de collecteurs et d’analystes de données, renommés souvent les autorités de régulation… espérons que ces institutions appréhenderont cette technologie avec discernement en soutenant l’innovation et en permettant au plus grand nombre d’en profiter pleinement !
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